Les erreurs humaines et le stockage imprudent des cryptomonnaies ont donné naissance à des histoires qui semblent tout droit sorties de scénarios de films. Du disque dur perdu en passant par les mots de passe oubliés, certaines de ces mésaventures crypto ont coûté des millions à leurs protagonistes. Regardons de plus près quelques-unes des histoires les plus marquantes.
Le désastre de James Howells : 8 000 bitcoins à la décharge
Imaginez vous retrouver en possession d’une fortune en bitcoins aujourd’hui, mais celle-ci repose dans une décharge sous des tonnes de déchets. C’est précisément la situation dans laquelle se trouve James Howells, un ingénieur informatique du Pays de Galles. En 2013, son ancienne compagne aurait par erreur jeté un disque dur contenant une clé privée menant à 8 000 bitcoins. À cette époque, le Bitcoin valait bien moins qu’aujourd’hui, mais avec son sort actuel, cette mésaventure équivaut à une perte d’environ 750 millions de dollars.
Howells a passé des années à demander aux autorités locales l’accès à cette décharge pour tenter de le récupérer, proposant même de financer l’excavation et de partager les bénéfices avec la ville. Malgré ses efforts et ses promesses de dédommager la communauté, le conseil municipal de Newport a catégoriquement refusé, évoquant les dangers environnementaux liés à une telle opération. Au final, après presque une décennie de lutte juridique, la Haute Cour a rejeté sa requête début 2025, jugeant l’entreprise irréaliste.
Des questions abondent. Le disque dur existe-t-il vraiment encore dans la décharge ? S’il est retrouvé, sera-t-il encore fonctionnel ? Peu importe les réponses, cette histoire sert de leçon précieuse sur l’importance de protéger ses actifs de manière responsable.
7 002 bitcoins perdus : le cas Stephan Thomas
Stephan Thomas, un programmeur germano-américain, a lui aussi été victime d’un oubli coûteux. En 2011, il a reçu 7 002 BTC en récompense pour une vidéo éducative sur Bitcoin. Il a décidé de les stocker sur un portefeuille physique IronKey, considéré comme l’un des moyens les plus sûrs de protéger ce type d’actifs. Le hic ? Il a perdu le mot de passe permettant d’accéder à ses fonds.
Malheureusement, avec IronKey, dix mauvaises tentatives de mot de passe signifient la suppression définitive des données. Après huit essais ratés, Thomas s’est retrouvé dans une impasse, malgré ses efforts pour récupérer le code via des experts en cryptographie ou même l’hypnose. Bien qu’il soit théoriquement millionnaire sur le papier, son accès à ces millions reste bloqué. Heureusement, il a pu tourner la page, ayant depuis lors trouvé de nouvelles opportunités dans le secteur blockchain.
Peter Schiff : quand le PIN et la mauvaise foi se mêlent
Peter Schiff, un économiste connu pour ses critiques acerbes contre le Bitcoin, a vécu une aventure crypto mémorable en janvier 2020. Il s’est rapidement plaint sur X (anciennement Twitter), affirmant que son portefeuille crypto avait « oublié son mot de passe ». Ce qui a promptement déclenché une vague de moqueries et d’assistance non sollicitée de la part de la communauté.
Après avoir affirmé qu’il n’avait pas de phrase de récupération et qu’il ne se souvenait pas de ses identifiants, Schiff a fini par admettre que l’erreur provenait de l’utilisation incorrecte de son PIN, qu’il croyait être le mot de passe. Bien qu’il n’ait rien perdu d’important (les bitcoins avaient été offerts), l’incident prouve qu’une mauvaise gestion, même pour une personnalité du monde financier, peut conduire à des désastres crypto.
Mark Frauenfelder et l’erreur de l’orange
Journaliste réputé, Mark Frauenfelder a connu une mésaventure énervante avec Bitcoin. En 2016, il avait transféré 7,4 BTC (achetés pour 3 000 $) sur un portefeuille Trezor, notant son PIN et sa phrase de récupération sur un papier orange. Une décision censée être sécuritaire, jusqu’à ce que ce papier soit jeté par inadvertance lors d’un service de nettoyage.
Sans la phrase de récupération, Mark s’est efforcé de retrouver l’accès à son portefeuille avec l’aide d’experts en sécurité. Une série de mauvaises tentatives a mené à des délais d’attente de plusieurs heures entre chaque essai. Finalement, un jeune hacker prodige, Saleem Rashid, a réussi à récupérer les fonds en piratant l’appareil. Heureusement, Trezor a depuis renforcé ses protocoles de sécurité.
Le professeur distrait : Alexander Halavais
En 2010, Alexander Halavais, professeur à l’Université d’État d’Arizona, avait acheté du Bitcoin pour ses expérimentations pédagogiques, dépensant seulement 70 $. Il n’a cependant pas pris au sérieux la gestion de ses clés privées à l’époque, égarant complètement l’accès à ces fonds. Sept ans plus tard, alors que Bitcoin atteignait des prix record, il plaisantait en disant qu’ignorer les nouvelles sur la crypto était la seule manière de ne pas se culpabiliser.
Ces histoires variées montrent que même les experts, les sceptiques ou encore les passionnés de cryptomonnaie ne sont pas à l’abri d’erreurs. Elles rappellent une règle essentielle : que vous soyez novice ou professionnel, une gestion responsable et sécurisée de vos actifs numériques est incontournable.