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Sony lance Soneium : la blockchain qui divise la communauté crypto sur la décentralisation et le contrôle des utilisateurs

Le lancement de la blockchain Soneium, développé par Sony, a créé de vives discussions dans la communauté crypto. Si cette initiative se positionne comme une nouvelle étape vers une adoption grand public de la technologie web3, certaines de ses caractéristiques ont suscité des critiques virulentes, notamment sur les questions de décentralisation et de contrôle des utilisateurs.

Soneium : une vision pour rapprocher créateurs et fans

Soneium est la réponse de Sony au futur numérique basé sur la blockchain. Conçue comme une solution de couche 2 (layer-2) sur le réseau Ethereum en s’appuyant sur la technologie OP Stack de l’Optimism Foundation, la plateforme ambitionne de réunir les utilisateurs du web2 et du web3. Cette infrastructure incorpore des outils tels que le Fan Marketing Platform basé sur des NFT et Soneium Spark, qui visent à offrir aux fans des expériences exclusives tout en soutenant les créateurs de contenu.

Grâce à ses divisions phares comme Sony Pictures, Sony Music et Sony Music Publishing, Soneium mise sur des objets numériques à collectionner pour dynamiser l’engagement des fans et renforcer les liens entre les artistes et leurs communautés. En d’autres termes, Sony espère innover en transformant l’interaction entre créateurs et public à travers un écosystème blockchain.

Un lancement marqué par la polémique

Malgré l’ambition derrière Soneium, certains membres de la communauté crypto ont rapidement dénoncé des pratiques contraires aux principes de la décentralisation. Ainsi, les réactions négatives se sont multipliées en ligne, notamment sur X (anciennement Twitter), où des utilisateurs ont accusé la plateforme de pratiquer une forme de censure. Un utilisateur influent, Kawz, a même laissé entendre que des investisseurs auraient subi des pertes importantes au moment du lancement à cause de ces restrictions.

En cause, la capacité de Soneium à blacklister des adresses blockchain jugées coupables de violation de propriété intellectuelle ou d’activités douteuses. Ce mécanisme, destiné à protéger les créateurs, a été interprété par certains comme une atteinte à l’autonomie des utilisateurs et un obstacle aux valeurs fondamentales de l’écosystème Ethereum.

Les mécanismes de censure expliqués

Soneium dispose d’un système pour gérer les violations de droits d’auteur et les actes malveillants. Si une adresse ou un contrat sur la blockchain est suspecté d’enfreindre les règles, il est d’abord placé sur une liste « suspect ». Cette étape inclut une période d’avertissement permettant aux développeurs concernés de rectifier les problèmes. Si aucune action corrective n’est entreprise, l’adresse peut se retrouver sur une « liste restreinte », limitant ainsi ses interactions sur le réseau.

Parmi ces limitations, on trouve le blocage de services comme l’accès RPC public ou la dissimulation de l’adresse sur les exploreurs de blocs. Cependant, Soneium assure que ces restrictions ne sont pas permanentes et qu’une révision est possible une fois les problèmes résolus.

La communauté réclame une décentralisation authentique

Cette approche a ravivé les débats sur les limites des blockchains corporate, souvent accusées de ne pas respecter les principes d’équité et de décentralisation propres à Ethereum. Le cofondateur du studio DeFi Pink Brains, Ignas, a notamment rappelé que les motivations financières des entreprises comme Sony compliquent leur alignement avec les idéaux d’Ethereum.

De son côté, Gautham Santhosh, fondateur du réseau de produits dérivés Polynomial, a expliqué que malgré les efforts de censure de Sony, des transactions pourraient tout de même être réalisées via le mainnet d’Ethereum, grâce aux garanties de sécurité inhérentes au design de l’OP Stack.

La réponse de Sony

Face à la montée des critiques, l’équipe de Soneium a réaffirmé son engagement envers la protection des droits des créateurs tout en respectant l’esprit de la décentralisation. Dans un post sur X, les développeurs ont défendu leur politique et ont insisté sur la transparence des processus de gestion des violations, tout en soulignant leur intention de maintenir l’innovation et l’ouverture caractéristiques du web3.

Sota Watanabe, directeur de Soneium, a également pris la parole pour expliquer que l’utilisation de l’OP Stack est essentielle pour gérer la délicate balance entre protection des créateurs et résistance à la censure.

Conclusion : un démarrage laborieux pour Soneium

Le lancement de Soneium a été loin d’être de tout repos. Les ambitions de Sony de mêler blockchain et interactions quotidiennes semblent intriguer, mais les débats autour des notions de centralisation et de contrôle pourraient freiner son adoption par les utilisateurs les plus fervents de la décentralisation.

Reste à voir si cette plateforme parviendra à concrétiser sa vision d’un web3 plus équitable et participatif ou si elle rejoindra la liste des projets blockchain trop centralisés pour séduire le grand public.

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